Définition, origine, enjeux philosophiques.

Le terme immanent est apparu au XVIᵉ siècle. Emprunté du latin scolastique immanens, participe présent du latin classique immanere, « demeurer dans ». L’étymologie latine immanere fait bien comprendre le sens. Est immanent ce qui existe de soi-même et agit à l’intérieur des êtres d’une manière continue et constante.

En philosophie est immanent ce qui a son principe en soi-même, par opposition à la transcendance, qui indique une cause extérieure et supérieure. En philosophie, l'immanence s'oppose à la transcendance. Pour l’immanentisme, le Monde procède de lui-même, il est autonome, ce qui est l’inverse des doctrines transcendantes pour lesquelles le Monde serait réglé par quelque chose d’autre que lui ou aurait été créé par une entité qui n'en ferait pas partie.

Par exemple, la philosophie de Baruch de Spinoza est fondée sur une ontologie de l’immanence dans laquelle « Dieu » est intégré dans le monde ; il est la rationalité et le vouloir-vivre qui animent les choses. Pour Arthur Schopenhauer, la « Volonté » est immanente au monde.

Pour Emmanuel Kant, est immanent ce qui est situé dans les limites de l’expérience possible et transcendant ce qui est au-delà de toute expérience possible et, par là, demande des hypothèses métaphysiques.

En termes contemporains, l'ontologie de l’immanence considère que le Monde existe de lui-même, sans supposer d'intervention, force, cause, etc., extérieure à lui. L’immanence est rationnellement conséquente avec l’idée du Monde comme totalité. L'immanence ontologique est en accord avec les découvertes de la physique quantique montrant que, dans le vide, des particules et antiparticules peuvent se créer spontanément. Le rien, ou le néant, ne semblent pas exister.